Marilyn piqua une colère. Comment Wilder pouvait-il ainsi se moquer d'elle, publiquement, dans la presse ? Lena Pepitone se rappelle l'avoir entendue hurler : « Je l'ai rendu malade, lui ?» en déchirant le journal en mille morceaux. Bondissant hors de son lit, elle se rua dans le bureau d'Arthur en criant : « C'est de ta faute ! Tout ça est de ta faute ! Tu ne vas pas laisser faire ça, espèce de salaud ! Tu vas faire quelque chose 1 Tu dois faire quelque chose ! Dis quelque chose Tout le monde va me prendre pour une idiote ! Il faut que tu dises quelque chose 1 Les gens t'écoutent, toi. On te respecte, toi !
Arthur lui conseilla d'oublier tout ça...
« Oublier ? Oublier ! hurla-t-elle. Je n'oublierai jamais ! Comment pourrais-je oublier mon bébé ?... Mon bébé ! »
Elle n'était pas encore remise de sa fausse couche quand une interview de Billy Wilder par Joe Hyams parut dans un grand nombre de journaux à travers le pays. Reprochant à Marilyn son manque de professionnalisme, Wilder y déclarait : « Je suis le seul metteur en scène à avoir fait deux films avec Marilyn Monroe. La Guilde des réalisateurs de cinéma pourrait me décerner une décoration, je la mérite. » Wilder s'étant plaint de ce que le comportement de Marilyn pendant le tournage l'avait rendu malade, Hyams lui demandait si sa santé s'était rétablie depuis, et Wilder répondait : « Je mange de meilleur appétit, je ne souffre plus du dos, j'ai retrouvé le sommeil et je peux regarder mon épouse sans qu'il me prenne des envies de la frapper pour .> la simple raison qu'elle est une femme. » Enfin, interrogé sur • ses projets et sur l'éventualité d'un troisième film avec Marilyn Monroe, il déclarait : « J'en ai parlé à mon médecin et à mon psychiatre, et ils pensent tous deux que je suis trop vieux et trop riche pour m'y risquer une nouvelle fois. »